Selon le législateur, les procédures de reproduction ne peuvent être utilisées que si le bien-être de l’enfant est garanti (LPMA art. 3). Selon F. Mathwig, paradoxalement, la loi ne s’intéresse pas aux conditions de vie favorables aux enfants, mais à la prévention de leur existence en supposant des conditions de vie futures défavorables. En même temps, le bien-être de l’enfant est lié de manière discriminatoire à une relation parentale hétérosexuelle. Mathwig : « Nous ferions bien de mettre fin aux tentatives de lire la Bible comme un livre de biologie ou un vade-mecum de la procréation médicalement assistée. Car nous finissons toujours par en déduire ce nous voulons y lire. Il serait constructif de se demander si le Dieu de la Bible, celui qui donne toute vie, n’a pas beaucoup plus de chances de se trouver parmi les nouveau-nés que parmi celles et ceux qui soit désirent certains enfants (seulement), soit préfèrent que certaines familles (seulement) aient des enfants. »

Dans son exposé intitulé « J’ai procréé un homme, avec le Seigneur », la théologienne Melanie Werren a expliqué comment les enfants viennent à l’être humain dans la Bible et quelle est la pertinence des textes bibliques sur ce sujet pour aujourd’hui. Werren : « Les personnes en mal d’enfants peuvent s’identifier aux patriarches et à leurs épouses qui luttent pour avoir une descendance, qui se plaignent, saisissent les opportunités contre l’infertilité qui s’offrent à eux et qui pourtant placent le pouvoir d’ouvrir et de fermer la matrice dans les mains de Dieu. Ils luttent pour trouver l’équilibre entre saisir les options à leur disposition et être dépendants de forces extérieures à eux-mêmes.

À la suite des exposés, les déléguées de la Conférence Femmes ont chargé son comité de poursuivre le travail sur le sujet et de préparer une prise de position dans une perspective féminine réformée, en tenant compte des diverses situations de vie et points de vue.

Ruth Pfister, membre du Conseil, a transmis les salutations et les remerciements du Conseil à la conférence. Elle a reconnu la pertinence du choix thématique passionnant, explosif, difficile et brûlant pour cette journée. « C’est une bonne chose que la Conférence Femmes nous donne l’occasion et nous motive à approfondir nos connaissances, à profiter les uns, les unes des autres, afin que nous puissions développer une opinion et une attitude fondées sur ce sujet. »

Environ quarante personnes de toute la Suisse ont participé à cette conférence, qui s’est tenue en ligne à cause des restrictions sanitaires. La rencontre était initialement prévue pour le mois de mai, mais elle a été reportée en raison de la crise du coronavirus.

» Lien vers les exposés