L’initiative porte principalement sur la manière d’agir d’entreprises qui contournent les droits fondamentaux de la protection et de la personne et violent des normes environnementales. Elle se concentre en particulier sur les violations des droits humains, qui touchent en premier lieu les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables sur terre. Sur quel droit et sur quelle justice ces personnes peuvent-elles s’appuyer si elles n’ont ni le pouvoir ni la possibilité de lutter pour ces droits et les faire valoir en justice ?

Lorsque des entreprises ayant leur siège en Suisse violent des droits humains et des normes environnementales où les personnes touchées ne peuvent pas compter sur une protection juridique acceptable, c’est ici en Suisse qu’elles doivent assumer leurs responsabilités. Pierre-Philippe Blaser, membre du Conseil de l’EERS, le souligne : « Il serait cynique de dire à des êtres humains qu’ils ont des droits, mais que personne ne les soutienne pour qu’ils puissent les revendiquer. Le Conseil de l’EERS est majoritairement d’avis que des mesures concrètes sont nécessaires pour lutter contre cette impuissance juridique. L’initiative peut représenter un pas important dans cette direction. » En même temps, l’initiative adresse à notre gouvernement ainsi qu’à la communauté des nations un appel urgent à s’engager avec plus de détermination en faveur des droits humains et d’un ordre économique plus équitable partout dans le monde.

Il y a environ une année, le Conseil de l’EERS avait soutenu un contre-projet indirect incluant des règles de responsabilité. Il regrette que l’été dernier, le Parlement ait manqué l’occasion d’adopter un contre-projet efficace, qui aurait permis le retrait de l’initiative.

L’économie a besoin des droits humains