Après les élections au Conseil de l’EERS et à la vice-présidence du Synode, le Synode s’est penché, lors de sa deuxième journée, sur une demande d’association. La constitution de l’EERS prévoit la possibilité pour les Églises et communautés intéressées de s’associer à l’EERS. La Commanderie suisse de l’Ordre de Saint-Jean a déposé une demande d’association fin novembre 2022. Une délégation du Conseil de l’EERS a ensuite rendu visite à l’Ordre et a conclu que les critères pour une procédure d’association étaient accomplis. Et ce, bien que l’Ordre ne soit ouvert qu’aux hommes. Le Conseil a déclaré vouloir respecter cette tradition afin de permettre à l’avenir l’admission d’autres ordres séparés par le sexe, comme par exemple les ordres protestants d’infirmières diaconesses. Les membres du Synode ont longuement discuté de ce point de l’ordre du jour; des voix critiques ont relevé le manque de constitution démocratique de l’ordre et l’exclusivité pour les hommes. Une large majorité du Synode a finalement choisi de poursuivre les discussions avec la Commanderie et a chargé le Conseil de mener les négociations.
Conception de la mission
Les membres du Synode ont consacré l’après-midi à une large discussion sur l’activité missionnaire de l’Église et sur les relations entre l’EERS et les organisations missionnaires. La Conférence de coordination des organisations missionnaires et de l’EERS, KME, avait élaboré un document servant de base à cette discussion. Celui-ci détaille tout d’abord une conception large de la mission, à laquelle adhèrent également le Conseil œcuménique des Églises et la Communion des Églises protestantes en Europe : « La mission comme une manifestation des paroles et des actes, comme un dialogue et comme un témoignage. […] La mission comporte toutes les expressions de la vie avec lesquelles l’Église, animée par l’Évangile, se tourne vers les hommes […] martyria (témoignage), diakonia (service), leiturgia (culte) et koinonia (communion). Certains aspects de la mission appellent les hommes à Christ, de manière explicite, tandis que d’autres rendent implicitement témoignage à Christ ».
Les membres du Synode se sont retrouvés dans le hall de l’Hôtel de ville de Berne dans des groupes afin de mener une discussion engagée sur la base de ce document. Les résultats ont ensuite été débattu en séance plénière. L’échange et l’entretien des relations ont été vivement souhaités. La mission comprend également une disponibilité de nos Églises à se laisser transformer à leur tour (reverse mission). Les résultats des discussions ont également mis en avant que les œuvres missionnaires peuvent très bien collaborer avec les Églises dans le domaine de la formation et de la participation des jeunes. Il en va de même pour la diaconie à travers le monde qui apporte l’expérience et la vie de l’Église au plan mondial au niveau local grâce à des partenariats. Des domaines comme l’échange Nord-Sud sur les théologies, le renforcement des femmes et le travail avec les Églises de la migration sont également à mentionner.
En outre, les membres du Synode ont lancé une réflexion sur une transformation de la KME, comme organe de refléxion entre les Églises membres et les organisations missionnaires. En ce qui concerne l’aspect juridique des relations, des objectifs ou des contrats de prestations sont souhaités. La base financière doit être élargie, une lutte pour la répartition des finances est à éviter. Dans ce contexte, Lilian Bachmann, membre du Conseil, a appelé le Synode à clarifier d’abord les questions structurelles et à mener des dialogues avant de réfléchir aux finances.
À l’issue d’un débat complexe, le Synode a suivi une proposition qui charge le Conseil de l’EERS, en collaboration avec la KME, d’élaborer un accord-cadre entre les organisations missionnaire et l’EERS et d’élaborer un modèle cohérent pour une contribution de base substantiellement renforcée en faveur des oeuvres missionnaires, sans pour autant augmenter la charge financière des Églises membres en ce qui concerne le total des sommes cibles et des contributions de base aux œuvres et aux missions.
Rapport sur l’aumônerie
Le Synode a en outre pris connaissance du rapport du Conseil sur l’aumônerie de l’armée. Claudia Haslebacher, membre du Conseil, a présenté les mesures visant à encourager le recrutement des futurs aumôniers et aumônières dans les Églises membres, à créer des conditions cadres durables dans les Églises membres et à mettre en place un processus de recommandation pour le recrutement. Le Synode a recommandé aux Églises membres de mettre en œuvre ces propositions en temps utile, en fonction de leurs spécificités cantonales.