La population devient toujours plus âgée et vit toujours plus longtemps à domicile, avec toutes les difficultés que cela implique. Il devient donc indispensable de développer une communauté de soins consciente de la nécessité du travail bénévole informel et d’une couverture socio-politique.

« L’accompagnement spirituel des personnes malades ou en fin de vie par des aumôniers et aumônières n’est plus une évidence. De nouvelles réponses et de nouvelles tournures sont nécessaires. Même là où le rôle des Eglises était jusqu’à présent incontesté », s’exprimait Esther Gaillard, vice présidente du Conseil de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse, lors de son mot de bienvenue.

Les Eglises doivent également remplir leur mission fondamentale d’accompagnement spirituel des personnes en fin de vie dans le cadre des soins palliatifs ambulatoires. La collaboration entre les paroisses et les réseaux de soins palliatifs n’est pas encore une évidence. Il en va autrement dans les hôpitaux et les établissements médicosociaux où l’accompagnement spirituel est le plus souvent intégré à un réseau interdisciplinaire. Il ne reste plus qu’à en faire de même pour l’accompagnement spirituel au sein des paroisses.

Développer le réseau et approfondir les échanges à propos des soins palliatifs, c’est précisément ce que propose le groupe de travail Diaconie Suisse lors de cette journée œcuménique nationale sur le thème des « Communautés de soins : les soins palliatifs dans les paroisses ». Cette manifestation, qui a accueilli plus de 80 experts opérationnels ou stratégiques est le fruit d’une collaboration avec la Conférence des Evêques Suisses (CES).

« Le mouvement moderne des hospices, qui s’est considérablement inspiré de sources chrétiennes, a donné lieu à une nouvelle approche des soins qui franchit la scission entre les soins du corps et de l’âme et donne un nouveau sens aux communautés de soin », disait Simon Peng-Keller, professeur en accompagnement spirituel (en anglais, « spiritual care ») à l’Université de Zurich dans le cadre de son exposé. C’est à la politique, à la société civile ainsi qu’aux milieux ecclésiastiques qu’incombe la tâche de façonner les circonstances de décés de façon à octroyer aux personnes en fin de vie le sentiment d’appartenir à une communauté élargie.

« Les communautés de soins qui accompagnent les personnes en fin de vie aiguisent le regard sur le fait que l’Eglise a lieu à l’extérieur, en dehors des murs des églises et des maisons de paroisse », confirmait Christoph Sigrist, enseignant en Diaconie à l’Université de Berne et pasteur à la Grossmünster de Zurich.

Divers ateliers ont illustré des projets aboutis, des tendances à long terme et des stratégies communes. D’une part, la journée devrait impulser la conception de soins palliatifs dans les paroisses et les cures, et d’autre part, répandre les offres des paroisses dans l’ensemble du réseau de soins palliatifs. Les paroisses devraient considérer les soins palliatifs comme « le prolongement de leur engagement diaconal et d’accompagnement spirituel », affirmait Pascal Mösli qui, en tant que responsable de l’accompagnement spirituel des Eglises réformées de Berne-Jura-Soleure, a participé à l’organisation de cette journée.

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